« Les personnes transgenres ont une identité ou une expression de genre qui diffère du sexe qui leur a été attribué à la naissance», explique le Dr Terrier, chirurgien urologue à l’Hôpital Privé Jean Mermoz (Lyon – Ramsay Santé). En collaboration avec des centres spécialisés et des patients experts, il a mis en place une étude pour évaluer et suivre la qualité de vie des patients vus en consultation, et éventuellement opérés.
Une intervention chirurgicale, facteur d’évolution positive ?
« Les personnes transgenres ont une qualité de vie altérée par rapport à la population générale. L’expression de leur identité est source de discriminations, de violences, et leur parcours de soins est complexe », remarque Le Dr Philippe Martin, chercheur en santé publique à l’INSERM et à l’INED, qui co-construit les recherches avec le Dr Terrier et la Dr Bourmaud (INSERM).
Parmi les dimensions importantes de la qualité de vie, une intervention chirurgicale aux personnes transgenres qui la demandent permettrait d’améliorer leur qualité de vie. « Les demandes varient et peuvent évoluer dans le temps, précise le Dr Terrier, avant d’ajouter : Nous allons notamment mesurer l’impact de ces interventions sur la qualité de vie de nos patients afin de démontrer l’évolution de la qualité de vie à l’issue du parcours chirurgical. »
Un travail collaboratif et multidisciplinaire
A cette recherche participent plusieurs centres : L’Hôpital Privé Jean Mermoz, le CHU de Lille, le CHU de Limoges ainsi que le laboratoire INSERM CIC-EC1426. « Nos travaux sont le fruit d’une collaboration construite avec des chirurgiens, des psychiatres, des médecins et des chercheurs en santé publique mais aussi et surtout des patients experts et des associations de patients », insiste le Dr Terrier. « Il nous semblait indispensable de bâtir notre recherche avec les personnes concernées par ces vécus de transition. Cette approche participative et multidisciplinaire, basée sur une communauté impliquée à toutes les étapes, est capitale », abonde le Dr Martin.
Les résultats de ces recherches sur la qualité de vie des personnes transgenres doivent permettre d’éclairer et d’aiguiller les décisions et les politiques publiques, dans une démarche de promotion de la santé, de développement d’actions de soutien. « Et pour nous médecins, ces travaux visent à progresser dans notre prise en charge », conclut le Dr Terrier.
Cette étude est soutenue par la Direction Recherche et Enseignement de Ramsay Santé.
