Une étude scientifique unique au monde
Commencée fin 2015 et menée par le chirurgien orthopédiste Bertrand Sonnery-Cottet et son équipe, cette étude est une première du genre. Son objectif ? Comparer le taux de rupture de greffe après reconstruction du ligament croisé antérieur du genou en comparant 2 techniques chirurgicales différentes.
Pour rappel, une rupture du ligament croisé antérieur entraîne diverses problématiques au niveau du genou, comme une perte de stabilité, en plus d’être douloureuse. Cette blessure est le plus souvent causée par la pratique d’un sport comportant beaucoup de sauts ou de contact.
Premier traitement chirurgical possible : une ligamentoplastie du ligament croisé antérieur par tendon rotulien, qui consiste à remplacer le ligament défectueux par un greffon. « Depuis 30 ans, différents types de greffes sont effectués », rappelle le Dr Sonnery-Cottet, « mais sans différences majeures. »
C’était sans compter sur la seconde technique, pratiquée par le spécialiste depuis une dizaine d’années : elle consiste à utiliser les tendons du muscle ischio-jambier, associés au ligament antéro-latéral du genou. Une bretelle externe est ainsi rajoutée à la reconstruction du ligament croisé antérieur : « On effectue un renfort au niveau de la partie externe du genou, pour soutenir le ligament. » Une technique à laquelle le chirurgien orthopédiste croit particulièrement, et pour cause : « Il y a 3 à 5 fois moins de nouvelle rupture du ligament croisé antérieur par rapport à la technique standard. »
Pour mener à bien son étude, l’équipe du Dr Sonnery-Cottet souhaitait bénéficier de 5 ans de recul pour chaque patient. L’ensemble de ces travaux en a intégré 600, pour lesquels l’une et l’autre technique chirurgicale était pratiquée. Un travail colossal qui a confirmé la baisse significative du taux de nouvelle rupture du ligament croisé antérieur.
Un projet récompensé
Les résultats de cette étude ont déjà été présentés par le Dr Sonnery-Cottet dans plusieurs congrès à-travers le monde. Ils feront également prochainement l’objet d’une publication dans un journal scientifique de renom.
En mai 2025, ces travaux ont aussi été récompensés par un prix prestigieux : le AANA Richard J. O’Connor Research Award 2025, décerné par l’Arthroscopy Association of North America (AANA) à Washington. Cette distinction met en lumière des travaux de recherche clinique ou fondamentale reconnus pour leur apport significatif dans le domaine de l’arthroscopie et de la chirurgie orthopédique. « C’est une véritable reconnaissance de la qualité du travail que nous avons effectué », considère le Dr Sonnery-Cottet.