Le laser : une technologie qui a déjà fait ses preuves
La technologie laser ne date pas d’hier. En proctologie, elle a été pratiquée pour la première fois dans les années 1970. Le principe, en quelques mots ? Une lumière pure, utilisée pour les différentes interactions qu’elle permet avec les tissus humains : coupe, régénération, coagulation, soudure…
Le Dr Benjamin Darnis, chirurgien viscéral et digestif à la Clinique de la Sauvegarde à Lyon, s’intéresse de près à l’utilisation du laser en proctologie depuis 2018. Mieux : il peaufine cette technique. « Ce qui compte, ce n’est pas la technique en soi, mais la prise en charge péri-opératoire : bien choisir les patients, opérer uniquement quand c’est nécessaire, avec la technique opératoire adaptée à leur cas. Des soins sur-mesure. »
Une approche qui a fait ses preuves : le Dr Darnis est considéré comme le spécialiste de la technologie laser en proctologie. Sa clinique est rapidement devenue le centre qui pratique le plus d’interventions au laser pour traiter le sinus pilonidal (également appelée kyste pilonidal, cette pathologie est fréquente : un kyste se forme au niveau du sillon inter-fessier, pouvant entraîner douleurs et infection). Depuis 2 ans, Benjamin Darnis forme d’autres chirurgiens français à ses techniques.
Les bienfaits de la technologie laser en proctologie
Les techniques classiques de chirurgie anale s’avèrent lourdes de conséquences pour les patients : infections, douleurs, cicatrisation incertaine, récidives, qualité de vie dégradée… Contrairement à la technologie laser qui permet un rétablissement plus rapide, avec une baisse des risques de complications et de récidives.
En plus du kyste pilonidal, d’autres pathologies sont traitées préférentiellement au laser par le spécialiste :
- Les hémorroïdes, une autre pathologie fréquente qui se définit par le gonflement et l’irritation des vaisseaux sanguins situés au niveau du canal anal. Dans les cas les plus modérés, le laser par fibre optique permet de chauffer les vaisseaux afin qu’ils retrouvent naturellement leur emplacement d’origine. Chaque veine est traitée en fonction de son état. Résultat ? Des suites post-opératoires considérablement améliorées.
- La fistule anale : un canal anormal qui se forme entre l’anus ou le rectum et la peau qui l’entoure, suite à la formation d’un abcès dans cette zone. Avec le laser, le trajet de la fistule est « soudé » sans abimer les muscles sphincters.
- La fissure anale est une plaie douloureuse provoquée par une déchirure de la peau au niveau de l’anus. D’abord traitée avec des médicaments, la chirurgie s’impose en l’absence d’amélioration. « Le laser stimule la cicatrisation sans déformer l’aspect de l’anus », explique Benjamin Darnis.
- Les condylomes sont des verrues génitales externes bénignes et généralement transmises par un papillomavirus (HPV). Elles sont donc considérées comme une infection sexuellement transmissible (IST). Ces verrues sont traitées de manière très précise par le laser, sans brûler la peau et la muqueuse saine.
Après une chirurgie classique, les soins post-opératoires sont réputés pour être lourds. Avec le laser, ces soins sont considérablement réduits : pansements les premiers jours, hygiène irréprochable et surtout, massages de la cicatrice pendant 1 minute sous la douche. Il faut ajouter à cela l’importance de ne pas fumer, d’éviter les repas trop riches et l’alcool, de consommer beaucoup de fruits, de légumes et de bien s’hydrater. Des mesures curatives et préventives.
Pour le Dr Darnis, convaincu par les bienfaits du laser en proctologie, il est essentiel que les patients sachent qu’ils y ont pleinement accès : un sujet à aborder avec son chirurgien digestif. En outre, le spécialiste prévoit d’explorer encore sa thématique de prédilection, avec le soutien de la Direction Recherche et Enseignement Ramsay Santé.