L’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) se caractérise par la détérioration complète de la fonction rénale. En l’absence d’une transplantation, seule la dialyse peut assurer la filtration du sang à la place des reins. Malheureusement, les patients insuffisants rénaux, particulièrement ceux hémodialysés, ont fréquemment un déficit en fer dû aux pertes sanguines dans les circuits d’hémodialyse, aux nombreuses prises de sang et aux fréquentes opérations chirurgicales. L’absorption intestinale de fer se retrouve également perturbée par leurs traitements (1). Les patients insuffisants rénaux sont donc souvent carencés en fer, élément indispensable à la fabrication de l’hémoglobine. Ce déficit provoque alors une anémie dite ferriprive (2). Pour la traiter, du fer intraveineux est prescrit aux patients. Mais, comme tout traitement, celui-ci présente des effets secondaires.
La présence de graisse hépatique liée à une surcharge en fer
Le Dr Guy Rostoker, néphrologue à l’Hôpital privé Claude Galien (Ramsay Générale de Santé, Quincy-sous-Sénart, France), s’est interrogé sur la problématique d’un excès de fer hépatique chez les patients dialysés. Entre mai 2015 et mars 2018, 68 patients souffrant d’une insuffisance rénale chronique terminale ont participé à son étude (3). Cette recherche, publiée en novembre 2018 dans la revue EBioMedicine, a mis en évidence un lien entre l’excès de fer dans le foie et une quantité anormale de graisse hépatique. « Les résultats ont montré qu’une surcharge en fer hépatique s’accompagnait d’une apparition suivie d’une augmentation de graisse dans le foie. Toutefois, dès lors que les injections de fer étaient interrompues, son taux redevenait normal et la graisse hépatique diminuait significativement », rapporte le néphrologue.
Outre un bénéfice incontestable pour la prise en charge thérapeutique des patients dialysés carencés en fer, cette étude ouvre la voie à de nouvelles recherches. « Nous avons étudié des patients dialysés, mais nous pouvons imaginer que dans la physiopathologie des formes graves de stéatose hépatique (NASH), le fer pourrait également jouer un rôle majeur dans le déclenchement et/ou l’aggravation de cette maladie ».
Références
Cette étude est soutenue par la Direction Recherche et Enseignement de Ramsay Générale de Santé.