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Cardiologie : un implant en un jour, c’est possible ?

2 janvier 2019 / Temps de lecture 3 minutes 30

Des médecins vont évaluer l’intérêt et la sûreté d'une intervention ambulatoire chez les patients implantés pour la première fois d'un stimulateur cardiaque.

Cardiologie : un implant en un jour, c’est possible ?
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Le stimulateur cardiaque a été créé pour des pathologies liées à des troubles du rythme cardiaque. Son implantation se fait toujours en milieu hospitalier. La durée d’hospitalisation peut varier selon la pathologie et les habitudes de chaque centre, mais représente toujours un coût considérable. Une approche ambulatoire de cette intervention semble donc opportune. 

Pour ce faire, le Dr Pierre Dieuzaide, cardiologue interventionnel de l’Hôpital Privé Clairval (Marseille), a mis au point un système de télécardiologie active dès la sortie du patient en ambulatoire. Après deux années passées dans l’Institut de Cardiologie de Montréal, il a voulu importer en France ce système de prise en charge rapide qui lui semble évident. « Les patients ne séjournaient pas plus de 24 heures à l’hôpital, il y a de cela 12 ans déjà… », explique-t-il. 

 

Intervention éclair

L’objectif de cette étude est donc d’évaluer la faisabilité et la sécurité d’une prise en charge ambulatoire d’implantation de stimulateur cardiaque, grâce notamment à la télésurveillance. La méthode est celle de la non-infériorité de cette technique vs hospitalisation conventionnelle, sur des critères objectifs (complications post-opératoires, réadmissions en milieu hospitalier, coût et durée d’hospitalisation, qualité de vie évaluée par le questionnaire généraliste SF-36  rempli par le patient).  

Pour Pierre Dieuzaide, il ne semble pas y avoir de réelles contre-indications à la prise en charge ambulatoire de la plupart des patients. « La semaine dernière, j’ai même implanté un patient de Corse venu par le premier vol et reparti par le dernier sur Ajaccio ! Le fonctionnement de son appareil a été vérifié dès son arrivée, sans que cela ne pose aucun problème », raconte-t-il. Certains critères de non-inclusion seront tout de même retenus : il s’agit des patients avec antécédent récent d’infarctus du myocarde, ainsi que ceux disposant d’une couverture téléphonique insuffisante.  

 

Aucune manipulation par le patient

Cette étude sera réalisée dans plusieurs centres de cardiologie interventionnelle. Elle entre dans la catégorie des recherches interventionnelles et implique donc une intervention non justifiée par les recommandations, sur une personne consentante. La randomisation sera effectuée au moment de l’entrée dans l’étude, avec un groupe « ambulatoire » et un groupe témoin. 

Un seul type de stimulateur sera mis en place, le PM Biotronik TM, car « il s’agit du seul fabricant permettant une transmission par télécardiologie le soir même sans que le patient ne fasse aucune manipulation, si ce n’est brancher l’appareil sur sa table de chevet. », explique Pierre Dieuzaide. C’est la seule étude en cours pour la prise en charge ambulatoire d’implantation de stimulateur cardiaque.

 

Optimiser l’organisation des soins

De nombreuses données per et post-hospitalisation seront récoltées, ainsi que le type et l’intensité des effets indésirables. Le suivi sera de 3 mois, avec un premier contrôle au bout du premier mois pour interroger l’appareil et réaliser une évaluation clinique du patient. 

Au total, 567 patients sont attendus dans 20 centres. Les inclusions commenceront d’ici la fin d’année, avec une période d’inclusion de 3 ans. Des résultats satisfaisants permettraient non seulement d’optimiser l’organisation de l’hôpital, mais aussi de surveiller à distance le patient qui bénéficierait ainsi d’une plus grande indépendance. 

 

Cette étude est soutenue par la Direction Recherche et Enseignement de Ramsay Générale de Santé.