Indiqué pour le diagnostic des pathologies du cœur telles que les cardiomyopathies (maladies du muscle cardiaque comportant une dilatation du cœur ou un épaississement de ses parois), l’hypertension artérielle pulmonaire ou la péricardite chronique constrictive (perte d'élasticité du péricarde) (1), le cathétérisme cardiaque droit est un examen exploratoire qui permet de mesurer les pressions à l’intérieur du cœur afin de déceler d’éventuelles anomalies, notamment fonctionnelles. Il consiste à insérer un cathéter (mince tube flexible) dans un vaisseau sanguin de la région de l’aine ou du bras jusqu’au cœur. L’usage d’un produit de contraste, injecté dans les artères coronaires une fois le cathéter en place, permet de visualiser les sections obstruées ou rétrécies sur des images radiographiques. « Le cathétérisme cardiaque se réalise dans des salles à rayons X, donc dans des conditions irradiantes à la fois pour les patients et le personnel », déplore le Pr Jérôme Garot, responsable de l’IRM cardiovasculaire à l’Hôpital Privé Jacques Cartier (Ramsay Générale de Santé, Massy, France) - Institut Cardiovasculaire Paris Sud (ICPS).
Rayons X
Si les rayonnements ionisants ont de nombreuses applications bénéfiques, notamment en médecine, « à mesure que leur usage se multiplie, les dangers qu’ils peuvent comporter pour la santé augmentent, s’ils ne sont pas correctement utilisés ou confinés, », avertit l’Organisation Mondiale de la Santé. Diffusés sur une longue période ou à faible dose, le risque est considérablement plus faible car la probabilité de réparation des lésions tissulaires, organiques et cellulaires est plus grande. Mais à long terme, il existe toujours un risque d’effets, comme le cancer, pouvant apparaître des années voire des dizaines d’années plus tard (2). C’est la raison pour laquelle le Pr Garot teste actuellement une alternative à l’usage des rayons X pour la réalisation du cathétérisme cardiaque droit.
L’IRM cardiaque interventionnelle
Alors que l’IRM cardiaque interventionnelle en milieu clinique ne se pratique nulle part en France, une équipe de recherche de l’Hôpital Privé Jacques Cartier - Institut Cardiovasculaire Paris Sud (ICPS) à Massy évalue la faisabilité de ce procédé, pour la réalisation du cathétérisme cardiaque droit, afin de sécuriser l’examen (3). « Avec l’IRM, non seulement nous éviterions l’usage des rayons X, mais nous serions en mesure de recueillir des informations diagnostiques complémentaires à celles fournies par le cathétérisme cardiaque droit», se réjouit le Pr Garot qui souhaite également éviter un autre risque lié à l’examen (4). « L’injection d’un produit de contraste iodé peut être allergisant et toxique pour les reins du patient ». Ainsi, s’ils s’avéraient concluants, les résultats de l’étude, qui devrait s’achever avant la fin de l’année, confirmeraient la possibilité de réaliser le cathétérisme cardiaque droit sous IRM afin de protéger davantage le patient (5).
Références
Cette étude est soutenue par la Direction Recherche et Enseignement de Ramsay Générale de Santé.