C’est une première en France. Une équipe dirigée par le chirurgien-urologue Christophe Almeras (Clinique La Croix du Sud) a recueilli les données nationales sur la prise en charge du calcul rénal. « Les calculs concernent 10 % de la population générale et représentent 1 % des urgences, explique-t-il. Entre les arrêts de travail, les passages au bloc et les hospitalisations, ils constituent un budget conséquent. Par ailleurs, l’arrivée de nouvelles technologies a modifié les pratiques. Bref, il était important de mieux appréhender la réalité de la prise en charge ».
En tout 50 295 séjours ont été passés au crible pour 31 209 patients. L’étude témoigne d’une nette régression de la lithotritie (traitement des calculs rénaux consistant à les fractionner à l’aide d’ondes de choc) au profit de l’urétéroscopie (qui consiste à introduire un endoscope jusque dans l’uretère ou le rein par les voies naturelles pour détruire et/ou extraire les calculs). La première méthode, autrefois utilisée en première intention, représente aujourd’hui 24 % des séjours, contre 63% pour la seconde, en plein essor.
Augmenter l’efficacité de la prise en charge
« L’urétéroscopie est un traitement radical qui fonctionne très bien, mais qui constitue un enjeu médico-économique pour les établissements. Or, on sait que beaucoup d’urétéroscopies sont réalisées pour des calculs qu’on aurait pu tout simplement surveiller, ou traiter autrement, avec une lithotritie, par exemple », commente le Dr Almeras. Les travaux montrent aussi un recours très limité à la chirurgie percutanée, alors qu’elle limite le nombre d’actes supplémentaires.
Globalement, la prise en charge des calculs en France présente une certaine efficacité : près de 88% des séjours ont eu une durée inférieure à deux jours par patient. Mais cette efficacité pourrait être augmentée, notamment en renforçant l’accès à la lithotritie et à la chirurgie percutanée. Une évolution de la tarification permettrait aussi de renforcer la pertinence des pratiques.