Lors d’une chirurgie des ligaments croisés antérieurs (ou ligamentoplastie), comme dans la majorité des procédures chirurgicales, les plaies occasionnées par l’intervention sont refermées à l’aide de points de sutures, de colle ou d’agrafes. Afin de les protéger d’une éventuelle infection, ces plaies sont généralement recouvertes d’un pansement sec. Le Docteur Eric Laboute, spécialiste en médecine physique et de réadaptation au Centre Européen de Rééducation du Sportif (Ramsay Santé - Capbreton), s’est interrogé sur la nécessité d’apposer ces pansements lorsque les plaies sont fermées et propres.
Un pansement dispensable
« Pour répondre à cette interrogation, nous avons décidé de mener une étude afin de comparer les risques de complication infectieuse, avec ou sans pansement sec, chez des sportifs ayant subi une chirurgie des ligaments croisés antérieurs », détaille le praticien-chercheur.
Le chercheur et son équipe ont intégré 172 patients à leur étude, et les ont répartis en deux groupes : le premier avec pansement, l’autre sans. « Nous avons conclu que pour une cicatrice fermée, sur les derniers jours avant l’ablation des sutures, il n’existe pas de différence de risque infectieux avec ou sans pansement », explique le Dr Laboute.
Une question débattue
Cette étude vient répondre à une question vivement débattue au sein de la communauté scientifique : dans quelles conditions faut-il appliquer des pansements en chirurgie ? Le Dr Laboute précise néanmoins que ses résultats ne sont valables que dans le cadre de chirurgies dites « propres » (sans ouverture de viscère ou après une fracture ouverte).
L’étude du Dr Laboute a fait l’objet d’une publication dans le Journal de Traumatologie du Sport en 2021. « Nous avons reçu le soutien de la Direction Recherche et Enseignement de Ramsay Santé, avec qui nous avons pu discuter de la méthodologie, et qui nous a aidés à rédiger l’étude », conclut le praticien-chercheur.
Cette étude est soutenue par la Direction Recherche et Enseignement de Ramsay Santé.