Les tumeurs sous-muqueuses (TSM) de l’estomac sont des lésions fréquentes souvent découvertes de façon fortuite. Alors que certaines, notamment les tumeurs du tissu conjonctif (aussi appelées tumeurs stromales), ont un potentiel de malignité, la plupart des TSM est asymptomatique et d’évolution bénigne (1).
Utilisée pour caractériser les tumeurs sous-muqueuses, notamment celles de l’estomac, l’échoendoscopie est un examen qui associe l’endoscopie (visualisation de l’intérieur du tube digestif) à l’échographie (analyse par les ultrasons de la paroi du tube digestif et des organes situés au-delà de la paroi). Elle offre la possibilité d’avoir recours à un produit de contraste pour améliorer la précision diagnostique. Toutefois, dans quelle mesure l’échoendoscopie dite « de contraste » est-elle assez fiable pour prédire la nature maligne d’une tumeur stromale ?
Une technique répandue au Japon
Le Dr Christine Lefort, hépato-gastroentérologue à Hôpital Privé Jean Mermoz (Ramsay Générale de Santé, Lyon, France), a testé l’examen pour évaluer son efficacité. « Depuis quelques années, l’usage de l’échoendoscopie de contraste pour améliorer le diagnostic des tumeurs sous-muqueuses tend à se développer, en particulier au Japon où sa performance a été évaluée (2,3,4) », explique-t-elle. Or l’intérêt serait de pouvoir déterminer en préopératoire la nature des tumeurs sous muqueuses et, parmi celles-ci, le risque de malignité des tumeurs stromales, qui représentent la majorité des tumeurs sous-muqueuses au niveau de l’estomac, pour établir une stratégie thérapeutique adaptée (surveillance ou résection en fonction du risque de malignité estimé).
Des résultats similaires en France
L’étude du Dr Lefort, la première de ce genre en France, a abouti à des résultats concluants. « Notre recherche a démontré une performance significative de l'échoendoscopie de contraste pour le diagnostic de la malignité des tumeurs stromales de plus de 2 cm », atteste-t-elle. « Pour autant, nous ne disposons malheureusement pas de données suffisantes pour les tumeurs stromales inférieures à 2 cm pour lesquelles l’impact thérapeutique est le plus important ». Des études complémentaires restent donc nécessaires pour confirmer ces résultats préliminaires.
Références
Cette étude a été soutenue par la Direction Recherche et Enseignement de Ramsay Générale de Santé.