Lors d’une prothèse inversée de l’épaule, il est très souvent nécessaire de sectionner le tendon sous-scapulaire. « Or, comme la prothèse peut fonctionner sans le tendon, on se pose régulièrement la question : y a-t’il un intérêt à prendre du temps pour réparer le tendon ? D’autant que la littérature ne démontre pas de bénéfice à le réinsérer. Sauf que les différentes publications scientifiques ne présentent aucun contrôle anatomique : on ne sait pas si le tendon a correctement cicatrisé après avoir été réinséré. Donc on ignore si les résultats observés sont dus au fonctionnement de la prothèse ou au tendon. D’où les travaux que nous menons », explique le Dr Franck Dordain, chirurgien orthopédiste à l’Hôpital Privé Saint Martin (Caen).
Une meilleure rotation interne
Dans cette étude, les chercheurs vont procéder à des prothèses inversées de l’épaule, en réinsérant le sous-scapulaire et en contrôlant à l’imagerie la cicatrisation de celui-ci, à 6 mois et à 1 an. L’impact fonctionnel sera évalué au niveau de la rotation interne (en plaçant la main entre les deux omoplates). « L’hypothèse, c’est que si le sous-scapulaire ne fonctionne pas, la main ne va pas plus haut que les fesses ».
Une centaine de patients, sur les 170 prévus, ont participé à l’étude lancée en 2021. S’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, selon les « premières impressions » du Dr Dordain, « les patients présentent une meilleure rotation interne quand le tendon est cicatrisé ».
Bonnes pratiques post-opératoires
L’objectif secondaire de ces travaux est d’identifier des bonnes pratiques en termes de mobilisation post-opératoire, permettant de protéger le tendon réinséré et de favoriser sa cicatrisation.