Le délai de prise en charge d’un patient dans un service d’urgence est une problématique récurrente, avec un besoin des urgentistes d’améliorer ce temps qui peut paraitre long pour un patient. Ce délai peut varier du simple au double entre deux établissements, et parfois même au sein d’un même établissement hospitalier.

Une étude rétrospective multicentrique a donc été réalisée par Cyrille Puel, Directeur des Opérations et chef de projet de recherche médicale à l’hôpital privé La Louvière (Ramsay Générale de Santé, Lille, France), dans 13 établissements privés RGDS, sur une période d’inclusion d’un an (de juillet 2016 à juillet 2017).

« Afin de comprendre ces variations et d’identifier de potentiels leviers d’optimisation pour les établissements, il nous est nécessaire d’étudier plus en détail l’ensemble des critères pouvant impacter ces temps », explique-t-il.

Cette étude propose d’analyser statistiquement les délais de prise en charge des patients au sein des institutions, puis de déterminer les différents facteurs influant sur ces délais. Plusieurs variables sont prises en compte : les pathologies traitées, l’activité et le nombre de passages aux urgences, les ressources humaines et matérielles des établissements...

Un établissement sur deux sous la barre des deux heures de passage aux urgences

Au total, ce sont 385 138 passages aux urgences dans les établissements Ramsay Générale de santé qui ont été analysés. Deux principaux résultats ont été mis en exergue : un temps d’attente (temps entre l’inscription et le premier contact avec le personnel soignant) aux urgences de 19 minutes en moyenne et un premier contact inférieur à 10 minutes dans 46% des cas. Le nombre de passages par jour (moins de 60), le mode de transport (service de secours ou ambulance) et le moment où a eu lieu la prise en charge (la nuit ou le week-end) sont autant de facteurs réduisant le temps d’attente à moins de 10 minutes (résultats significatifs).*

En outre, dans la plupart des établissements (plus de 50%), le délai de prise en charge globale est inférieur à 2h. Les personnes âgées ou présentant des pathologies médicales, de même que les patients nécessitant une imagerie ou un avis de spécialiste, sont plus susceptibles d’avoir un délai de prise en charge significativement plus important (supérieur à 2h). *

« Une analyse plus fine des données reste nécessaire pour bien appréhender les leviers d’optimisation des délais », précise Cyrille Puel. Après une première publication sur le sujet, une seconde mettant en évidence la variabilité observée selon les différentes spécialités (traumatologie versus médecine) sera réalisée.

*résultats transmis par l’auteur de l’étude, publication en cours.

Cette étude est soutenue par la Direction Recherche et Enseignement de Ramsay Générale de Santé.